LES
PLANS DE DEPLACEMENTS URBAINS (PDU)
RAPPEL
HISTORIQUE
Les
années 1970 ont vu la ville s'adapter à la voiture. La
voiture fut alors perçue comme un outil de déplacement.
Elle est entrée dans la consommation de masse. S'en suivirent
des problèmes de congestion que l'on a voulu gérer avec
des plans de circulation. Ceux-ci privilégient un mode de transport
par rapport à un autre, à savoir le transport le plus
rapide dans toutes les directions.
Les années 1980 sont marquées par une crise. L'une des
solutions est axée vers la planification des déplacements.
Il doit y avoir une vision globale de la ville prenant en compte les
déplacements afin de répondre aux attentes des usagers
et des besoins collectifs. Le plan de circulation n'était alors
qu'un "plan des sens interdits".
La persistance de ces problèmes et la prise de conscience de
la dégradation de l'environnement urbain par la voiture ont provoqué
l'apparition du PDU, laquelle est intervenue législativement
en 1982, et non en 1996 (LOTI).
Le PDU est la dernière politique de planification à l'uvre.
La loi Solidarité et Renouvellement Urbain donne une force juridique
nouvelle aux PDU.
DEFINITION
DES PRINCIPES GENERAUX ET DES OBJECTIFS DU PDU
Le
PDU définit l'organisation des transports, la circulation et
le stationnement dans le périmètre des transports urbains.
Il doit définir une utilisation rationnelle des voitures, en
insérant la circulation des piétons et des transports
en commun (de préférence en sites propres pour une meilleure
efficacité) dans un souci d'améliorer la qualité
de l'air.
Le PDU ne peut être qu'institué dans les villes de plus
de 100 000 habitants. Au début, il y en a très peu eu
car ils n'étaient pas obligatoires.
La loi sur l'air introduit un contenu pour le PDU et précise
de nouveau le rôle de l'Etat par le biais des DDE qui doivent
effectuer un porter à la connaissance (étude préalable).
Le PDU n'est pas un document d'urbanisme.
Il doit y avoir dans l'étude pour le PDU une prise en compte
des objectifs, un diagnostic, un dossier de voirie et d'agglomération
(la DDE met en place une planification des routes et des déplacements).
Il existe un guide de réalisation d'un PDU au CERTU (Centre d'Etude
de l'Equipement). C'est un document écrit avec quelques cartes.
Mais ce sont des documents difficiles à lire. Le rôle de
l'Autorité Organisatrice des Transports Urbains (AOTU) est important
dans la mise en uvre des PDU.
Avant l'arrêt du projet de PDU, il doit y avoir avis du préfet
pour savoir s'il y a des intérêts en jeu. L'enquête
publique est obligatoire. La méthode du guide du CERTU est clairement
suivie.
Le PDU a une force juridique importante : il est opposable au tiers.
La loi sur l'air impose le PDU et la loi SRU renforce cette obligation.
Il
y a, en France, 58 agglomérations de plus de 100 000 habitants.
Pourtant, avant l'application de la loi SRU, il y a 76 PDU. Cela s'explique
par le fait que l'Autorité Organisatrice des Transports Urbains
(AOTU) intervient sur son périmètre. Paris et sa région
dispose de PDU locaux et c'est le préfet de région qui
intervient. A Nice, il y a 4 PDU, mais ceux-ci sont totalement incohérents.
Le tracé du tramway évite les zones qui en ont besoin
(contradiction avec les fondements du PDU).
Pour
les agglomérations, le PDU et les projets qui s'en suivent sont
financés à 50 % par l'Etat.
Le
PDU de la Loi sur l'air doit répondre à différentes
dispositions :
- diminution
du trafic automobile
- développement
des transports collectifs et des modes " doux "
- aménagement
et exploitation des réseaux et des voiries d'agglomérations
- organisation
du stationnement et de la voirie (à ciel ouvert ou sous-terrain)
- régler
les livraisons des transports de marchandises
- encourager
le co-voiturage
ELABORATION
D'UN PDU
Le
comité de pilotage et le comité technique
Pour
élaborer un PDU, il faut constituer deux entités : un
comité de pilotage et un comité technique.
Le comité de pilotage oriente l'étude et définit
les objectifs et les principes d'action du PDU. Il valide le résultat
et le soumet à la maîtrise d'ouvrage. Il comprend les élus
des communes comprises dans le périmètre, voire dans les
communes limitrophes. Le Département, la région, l'Etat,
le préfet, la DDE et les élus de la ville-centre et de
l'agglomération peuvent y participer.
Le
comité technique est composé de techniciens de l'urbanisme,
du déplacement, des agences d'urbanisme. Un cahier des charges
est préparé et transmis pour consultations aux maîtres
d'ouvrages. Les sociétés exploitantes des transports sont
également associés. Elles sont au nombre de trois en France
: les contrats sont passés directement avec les villes. La RATP
pourra intervenir désormais en province.
Le programme de travail et d'élaboration du PDU
Le
guide du PDU du CERTU propose un programme de travail et d'élaboration
:
-
Il
y a mise en place d'un diagnostic : quantifier le présent
et le futur et dégager des d'objectif, enquête auprès
des élus pour faire un état des lieux et d'autres
études si nécessaires.
-
Suit
un projet avec d'éventuels scénarii de Plans.
-
L'enquête
publique peut être mise en place.
-
Le
commissaire enquêteur donne son avis mais même s'il
est défavorable, le PDU peut être réaliser.
Ordre
des Etapes de réalisationdu PDU
|
Comité
Technique
|
Comité
de Pilotage
|
1
|
-
|
Constitution
du comité de pilotage et définition des enjeux
et cadrage du PDU
|
2
|
Pré-diagnostic
|
-
|
3
|
-
|
Ebauche
des objectifs du PDU et programme d'études
|
4
|
Diagnostic
|
-
|
5
|
-
|
Formalisation
des objectifs
|
6
|
Mise
en place de scénarios avec étude des conséquences
|
-
|
7
|
-
|
Choix
du scénario
|
8
|
Projet
|
-
|
9
|
-
|
Adoption
du PDU
|
10
|
Suivi
du PDU
|
LE PDU DANS LA LOI
SRU
La
loi Solidarité et Renouvellement Urbain modifie la Loi
d'Orientation des Transports Intérieurs (LOTI) du 30 décembre
1982 en ce qui concerne les PDU. Leur objet est étendu et ils
doivent désormais porter sur l'amélioration de la sécurité
de tous les déplacements en définissant un partage équilibré
de la voirie entre chaque mode et pour chaque usager.
De nombreux aspects du PDU sont dorénavant plus clairement précisés
et sa portée juridique est accrue puisque, comme pour la plupart
des documents sectoriels, les SCOT
(Schémas de Cohérence Territoriale), les
PLU (Plans Locaux d'Urbanisme) et les cartes
communales doivent en tenir compte et être compatibles
avec celui-ci. La loi précise également que l'Etablissement
Public de Coopération Intercommunale (EPCI) compétent
en matière de SCOT
peut élargir sa compétence à l'élaboration
d'un PDU couvrant l'ensemble du périmètre du SCOT.
Ce dernier point peut créer l'osmose entre le réseau urbain
et interurbain, inexistante jusqu'ici et ainsi assurer la cohérence
des déplacements à l'échelle de l'agglomération.
Le
PDU " nouvelle formule " intègre une mise en place
d'une tarification et d'une billetterie intégrée pour
l'ensemble des déplacements incluant éventuellement, comme
c'est déjà le cas à Strasbourg, le stationnement
en périphérie favorisant l'utilisation des transports
collectifs. De plus, dans le périmètre de compétence
des autorités organisatrices de transports urbains, sont instituées
des réductions tarifaires sur les titres d'au moins 50% ou une
aide équivalente pour les personnes dont les ressources sont
égales ou inférieures au plafond fixé par l'article
L. 861-1 du Code de la Sécurité Sociale, et ceci, quel
que soit le lieu de résidence de l'usager.
Les
PDU doivent être compatibles avec la loi SRU avant le 15 décembre
2003 ; sinon le préfet peut engager les procédures nécessaires.